Parfois le vide : Un personnage, entre les eaux et le ciel, parfois oiseau, souvent noyé/nageur. Il va vers, ou peut-être qu’il fuit… on dit qu’il migre. Appartient-il à une terre, à un pays ? Mais il n’y a plus de pays depuis que les dirigeants ont tout vendu, l’eau comme l’air, les dessous de terre comme les frontières, les dessous de ciel comme les horizons. Un personnage, entre les eaux et le ciel, parfois rêve, souvent utopie/illusion. Il va vers, ou peut-être qu’il dérive… on dit qu’il envahit. Il converse avec son double noyé dans l’ombre et l’obscur. Écrit pour le théâtre et la musique, Raharimanana reprend ainsi la tradition malgache des maîtres de la parole : reprendre voix et musique sur le récit du monde.
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Raharimanana est un écrivain de langue française, ethnolinguiste de formation. D’abord journaliste et enseignant, il se consacre totalement à l’écriture depuis 2002. Écrivain engagé et poète lyrique, son œuvre décrit la corruption et la pauvreté qui sévissent sur son île, avec des rappels sur la douloureuse histoire du monde. Il écrit aussi bien pour le roman, la poésie que le théâtre. Plusieurs de ses pièces ont été mises en scène par Thierry Bedard, 47 (Bonlieu Annecy, 2008), Les cauchemars du gecko (Avignon 2009), Dires et excuses liminaires de Za (Avignon 2009), Des Ruines (Maison de la poésie, Paris, 2012), mais il porte souvent ses propres textes sur la scène : Par la nuit (Opéra de Rotterdam, 2009), Obscena (Théâtre Athénor, Saint Nazaire, 2011), Rano, rano (Théâtre des bambous, La Réunion 2014), Empreintes (avec Miguel Nosibor, danse, Théâtre Golovine, Avignon, 2015).
La lecture est interprétée par l’auteur Raharimanana lui-même, accompagné de Tao Ravao (kabosy, valiha…), Jean-Christophe Feldhandler (percussions) et Géraldine Keller (chant).